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Les paradoxes du langage ordinaire sont-ils paradoxaux ?

Antoine GAZEAU, Enseignant, IPC, Doctorant, EPHE, Laboratoire CHArt, France

Il existe nombre de paradoxes habituellement reconnus comme emblématiques d’une limite de la raison ; celui du menteur en est un archétype. Ces phrases semblent manifester la vanité du langage dont la finalité est de dire le vrai ou le faux, i. e. d’exprimer les pensées vraies ou fausses. Sont-ils effectivement les symptômes les plus flagrants de la faiblesse intrinsèque de l’intelligence humaine – qui se révèle alors comme profondément inadéquate – et donc d’un nécessaire scepticisme ? Ou bien l’intelligence en mouvement – la raison – porte-t-elle les ressources pour lever ces paradoxes, aussi forts puissent-ils paraître ? Une telle interrogation conduira à remettre en question la désignation de tels propos par le nom même de paradoxe : les paradoxes reconnus comme tels par l’opinion ne sont pas si paradoxaux que cela. Le langage ordinaire n’aurait alors pas dit son dernier mot.